Citations en résonance

Citations et extraits se répondent, et entrent parfois en résonance

Illustration d‘un oiseau en vol.
  • Inutilité de l’écriture (Marguerite Duras, L’Amant)

    « …

    Quelquefois je me dis cela : que du moment que ce n’est pas, toutes choses confondues, aller à la vanité et au vent, écrire ce n’est rien. Que du moment que ce n’est pas, chaque fois, toutes choses confondues en une seule par essence inqualifiable, écrire ce n’est que publicité.

    … »

    Marguerite Duras, L’Amant
    Les Editions de Minuit 1984, page 15

    Résonance :
    Inutilité de la littérature (Charles Baudelaire, Préface des Fleurs)
  • Affronter l’adversité (Jean-Jacques Goldman, La pluie)

    « …

     
    Autant apprendre
    À marcher
    Sous la pluie
    Le visage
    Offert
     

    … »

     

    Jean-Jacques Goldman, La pluie, sur l’album « Chansons pour les pieds« 
    Columbia, 2001
  • Art et nécessité (Marcel Proust, Du côté de chez Swann)

    « …

    Je n’avais pas de plus grand désir que de voir une tempête sur la mer, moins comme un beau spectacle que comme un moment dévoilé de la vie réelle de la nature ; ou plutôt il n’y avait pour moi de beaux spectacles que ceux que je savais qui n’étaient pas artificiellement combinés pour mon plaisir, mais étaient nécessaires, inchangeables, – les beautés des paysages ou du grand art.

    … »

    Marcel Proust, Du côté de chez Swann,
    Troisième partie « Noms de pays : Le Nom »
    in A la recherche du temps perdu, tome I
    1913, Gallimard, La Pléiade, 1987, page 377
  • Amélioration dégradante (Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale)

    « …

    Si l’on veut par là dire qu’un tel système de traitement a amélioré l’homme, je n’y contredis pas : sauf à ajouter que pour moi « amélioré» signifie… la même chose que « domestiqué », « affaibli », « découragé », « raffiné », « amolli », « dévirilisé » (donc presque l’équivalent de dégradé…).

    … »
     

    Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale
     Troisième traité « Que signifient les idéaux ascétiques ? », paragraphe 21
    traduction Eric Blondel, Ole Hansen-Love, Théo Leydenbach, Pierre Périsson,
    GF-Flammarion, 1996, page 161
  • Cette vie est un hôpital (Charles Baudelaire, Le spleen de Paris)

    « …

    Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit.

    … »

    Charles Baudelaire, Le spleen de Paris
    GF Flammarion, page 161
    cité par Antoine Bioy, Benjamin Thiry et Caroline Bee
    dans « Mylène Farmer, la part d’ombre » (L’Archipel, 2003, page 304)
  • Fétichisme des choses anciennes (Marcel Proust, Du côté de chez Swann)

    « …

    Mais quand disparaît une croyance, il lui survit – et de plus en plus vivace pour masquer le manque de la puissance que nous avons perdue de donner de la réalité à des choses nouvelles – un attachement fétichiste aux anciennes qu’elle avait animées, comme si c’était en elles et non en nous que le divin résidait et si notre incrédulité actuelle avait une cause contingente, la mort des Dieux.
    Quelle horreur ! me disais-je : peut-on trouver ces automobiles élégantes comme étaient les anciens attelages ? je suis sans doute déjà trop vieux – mais je ne suis pas fait pour un monde où les femmes s’entravent dans des robes qui ne sont pas même en étoffe.

    … »

     

    Marcel Proust, Du côté de chez Swann,
    Troisième partie « Noms de pays : Le Nom »
    in A la recherche du temps perdu, tome I
    1913, Gallimard, La Pléiade, 1987, pages 417-418
    Résonance :
    Dieu est mort (Friedrich Nietzsche, Le Gai savoir)
  • Être instruit pour apprendre à créer (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)

    « …

    Vouloir délivre, car vouloir, c’est créer ; telle est ma doctrine. Et c’est pour apprendre à créer qu’il faut vous faire instruire !
    Et c’est de moi que vous apprendrez d’abord à apprendre, à apprendre bien ! Que celui qui a des oreilles entende !

    … » 

    Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra – Troisième partie,
    paragraphe « Des tables anciennes et des tables nouvelles », 16
    traduction Geneviève Bianquis, GF-Flammarion, 1969-2006, page 259
  • Qui parlent et puis se jettent… (Mylène Farmer, Diabolique mon ange)

    « …

    Et plus jamais la même
    À tout jamais de celles
    Qui entrouvrent fenêtre
    Qui parlent et puis se jettent

    … »

    Mylène Farmer, Diabolique mon ange, sur l’album « Bleu noir« 
    Stuffed Monkey, Polydor, 2010
    Écoutez ce titre sur Deezer
    Résonance :
    M’emporter dans ta chute… (Charles Baudelaire, Le Goût du néant)
  • Bâtir sur les cœurs est une chose sotte (Charles Baudelaire, Confession)

    « …

    Que bâtir sur les cœurs est une chose sotte ;
              Que tout craque, amour et beauté,
    Jusqu’à ce que l’Oubli les jette dans sa hotte
              Pour les rendre à l’Eternité !

    … »

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
    Spleen et Idéal – XLV. Confession, vers 29 à 32
    1861, GF Flammarion, 1991-2006, page 93
  • Fiction et empathie (Marcel Proust, Du côté de chez Swann)

    « …

    Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif.

    … »

     

    Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Première partie « Combray », II
    in A la recherche du temps perdu, tome I
    1913, Gallimard, La Pléiade, 1987, page 84
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